Partie 26 : RP (ne pas poster)

Lorsqu’il sort enfin du labyrinthe, il y a, devant lui, une immense jetée métallique de plusieurs centaines de mètres de long et plusieurs dizaines de mètres de large. L’avion bleuté ne voit pas le bout de cette piste, plongée dans le brouillard, et surplombant l’immense centre de contrôle des forces de la Nouvelle Phasia.

Il y a une très forte lumière blanche en contrebas. Le cœur même de toute l’armée. Les réacteurs et les générateurs à interphases. L’avion avance. Ses détecteurs captent immédiatement l’immense structure métallique mobile tournée vers le vide, ses caméras pointées vers le bas. Ses 2 bras métalliques, d’où sortent d’immenses doigts articulés sont suspendus dans les airs, comme s’il méditait.

Administrateur Cyclone

Pas un seul mouvement, et pourtant, cette masse de métal, armé de 5 canons lasers au dessus de son système central, a détecté l’arrivée de ce nouveau venu. Une voix métallique, puissante, grave, résonne :

- Que me vaut la visite de mon vice administrateur ?

- Je viens prendre ta place, lui répondit du tac-au-tac la voix métallique de l’avion de combat.

- Raptor… C’est la 13ième fois que tu traverses mon labyrinthe, et c’est la 12ième fois que tu échoues.

- Cyclone, je n’échouerais pas une 13ième fois.

Les 2 machines ne bougent pas d’un iota.

- Tu échoueras comme tu as échoué les 12 dernières fois. Raptor, tu n’es qu’une machine. Tu es comme moi. Tu réfléchis comme moi, et tu as les mêmes accès que moi. Je sais ce que tu vas faire, tout comme je sais comment tu es venu ici, et même quand tu t’es décidé à retenter ta chance.

- Prépare-toi à devenir mon vice-administrateur, Cyclone. Je serais l’administrateur, cette fois.

- Tu es venu 13 fois ici, et tu t’y es toujours pris de la même manière.

Il y eut un échange de donnée entre les 2 administrateurs. Un long échange. Raptor se met à réfléchir. Ses processeurs fonctionnent à plein régime. 12 échecs… Cyclone a raison. L’administrateur a raison. Il n’est qu’une machine. Une machine calculatrice, machiavélique, parfaite. Tout comme son adversaire. Pour gagner, il n’y a qu’une seule solution. Il le sait, et son adversaire aussi. Tout ce qu’il sait, Cyclone le sait. L’avion recule.

- Je ne peux pas gagner. Tu as raison. Mais je sais comment je pourrais gagner. Il me faut un autre esprit. Un esprit moins calculateur…

Le vice-administrateur Raptor fait un demi-tour. Il allume ses réacteurs subspaciaux et s’élève dans les airs. Une solution : un esprit qui choisira à sa place. Un esprit qui prendra les décisions les moins attendues. Ces décisions auxquelles l’administrateur Cyclone n’a pas de parade… parce qu’il ne les a jamais envisagées. Un esprit… humain. Il s’envole, direction le nord.

Vice administrateur Raptor

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Nord de Chicago.
Le lieutenant prend ses jumelles et regarde en direction du sud. La glorieuse ville américaine n’existe plus. A la place, une plaine de métal grise, lisse et brillante. Pourtant, lui et son groupe se sont retranchés dans les ruines du nord de la cité. Elles sont en flammes, et les rues sont jonchées de gravats. Les traits rouge et jaunes des Virus frappent sans relâche chaque point d’où part un tir terrien. Entre les ruines et la plaine, il y a ce qu’ils appellent l’ « Interphase ». Une ligne toute blanche, comme un néon géant long de plusieurs centaines de kilomètres. Tout ce qui rencontre cette ligne blanche et qui n’est pas biologique disparait instantanément. Arme redoutable ; il ne subsiste plus rien derrière l’Interphase. Les gravats disparaissent, et, avec eux, les cachettes,… les armes aussi. Squal arrive derrière lui, son arme à la main, le visage noir de poussière mélangée de sang et de sueur. Il fait un bref salut.

- Lieutenant, il faut évacuer.
- Les frappes aériennes.
- Justement, lieutenant. Nous avons détecté un écho très puissant au sud montant vers le nord, et nos 2 F15 ont été abattus. 2 tirs à une distance de 1500 kilomètres.

L’officier soupire.

- Ok on évacue ! On évacue ! On…

Il se fige en regardant pas la fenêtre éventrée de la maison dans laquelle il s’est abrité.

- Ho bordel !
- Qu’est-ce qu’il se passe ?

Squal s’approche de l’ouverture béante. Il n’y a plus un tir. En face d’eux, à une petite centaine de mètre, il y a, entouré de très nombreux Virus, un avion de combat. Il est gris et bleu. Il ne bouge que très peu. Les autres Virus ne bougent pas. Ils l’observent. Ils attendent ses ordres.

- C’est l’administrateur Raptor, le chef en second des Virus, jubile le lieutenant. Va me chercher Xarfrax et qu’il ramène son bazooka ! L’occasion est trop belle !

Il ne faut pas attendre très longtemps pour voir arriver 2 soldats. Xarfrax et l’arme, ainsi que Métang avec quelques munitions. Tous noirs comme Squal. Le lieutenant s’empare de l’arme. Metang y charge un missile.

- Putain, je ne serais pas mort pour rien.

La roquette sort de l’arme et fonce vers le chef des Virus. Celui-là même qui dirige les armées et qui coordonne le déplacement de l’Interphase. A la surprise générale, la roquette s’arrête à une vingtaine de mètres de l’avion. Une onde lumineuse prend naissance sous ses roues, et se propage en cercle autour de lui. Tout ce qui entre en contact avec l’onde disparait. Les soldats s’arrêtent, et se jettent à terre, comme si quelque chose allait exploser. L’onde traverse la maison… Et tout le monde tombe sur une plaque métallique froide. Lorsque le lieutenant lève les yeux, l’administrateur Raptor est devant lui. Des gros yeux holographiques s’affichent sur le cockpit. Il analyse chacun des 8 autres soldats qui se redressent péniblement et cherchent leurs armes. C’est fini. Ils sont totalement désarmés.

- Crétin, lâche l’administrateur.

Alors nait du sol une pique. Elle transperce l’officier de part en part. Le sang jaillit, il est soulevé. Et alors, lentement, très lentement, par l’effet de la force de gravitation, il redescend sur la pique conique. Et il hurle. Rapidement, on n’entend plus que ça. Plus un tir, plus une explosion. Des hurlements de douleur. L’administrateur ne bouge pas. Il regarde. Maximus se lève et court vers le nord. Sortir de la zone d’influence, voilà leur seule chance. Mais une barrière métallique se dresse devant lui, l’empêchant d’avancer. 10 minutes passent, et l’officier hurle toujours. La descente est de plus en plus longue.

- Arrêtez ! Hurle Monaciello.

Rien n’y fait. 20 minutes d’agonie. L’administrateur est imperturbable. Impossible de s’enfuir et impossible d’arrêter le supplice. Et finalement, après 1 heure, l’officier s’éteint. L’administrateur lâche un petit :

- Suivez-moi !
- On n’ira nul pas, Virus.
- Silence et obéissez. A moins que vous ne préfériez subir ce supplice

Il fait signe à 8 véhicules. Ceux-ci s’approchent d’eux et s’ouvrent. Quelques combattants en sortent, saisissant les survivants. Et le voyage peut commencer.
Il s’arrête 3 heures plus tard, dans une grande salle éclairée mais sans qu’ils ne puissent trouver d’où provenait la lumière. Les véhicules sortent alors de la pièce… en traversant les murs. Ne reste plus que l’avion et les 8 prisonniers. Il n’y a rien dans cette salle. Luxanna approche la main droite du mur, espérant lui aussi passer à travers, mais plus rien ne bouge.

- Que veux-tu, Virus ? Lance Yokonisos. Parle. Nous aimerions savoir ce que nous allons refuser.
- L’arrêt de la guerre.

Silence. L’avion rajoute avec cynisme.

- Vous refusez ?

Une porte s’ouvre. Dehors, il y a la nuit.

- Pourquoi, après avoir exterminé plus des ¾ de notre population, vous voulez la paix ?
- Je n’ai pas dit la paix, j’ai dit l’arrêt de la guerre. C’est le prix que je suis prêt à payer pour votre aide.
- Je ne comprends rien, répond Xarfrax.
- Ce n’est pas grave. Aidez-moi et sauvez votre race.
- Et vous quitterez notre planète ?
- Bien sur que non ! Se moque l’avion. Nous arrêtons l’Interphase, et vous reprenez votre petite vie sans intérêt sur ce qu’il vous reste de territoire. Le reste de la planète est à nous.
- N’espérez pas notre aide dans ce cas.
- Vous n’êtes pas en position d’exiger de négocier. Si vous refusez, l’extermination se poursuivra, et vous savez très bien qu’aucun terrien n’en réchappera. Aucun !

Les 8 survivants se concertent. Effectivement, personne n’échappe à l’interphase. La machine qui met à nu les défenses et les cachettes les mieux protégées… Les exemples ne manquent pas. L’extermination aura bien lieu. Et puis, mieux vaut une poignée de survivants vivants sur un bout de territoire canadien que plus aucun terrien.

- Et que doit-on faire ?
- Je dois prendre la place de l’administrateur. Vous allez m’aider.

Squal n’en croit pas ses oreilles.

- Un push ?
- Je dirais plutôt un changement de philosophie. On est d’accord ?
- Et nous ? On a votre parole ?
- Pour qui me prenez-vous ? Un des vôtres ?

Aussitôt, des pinces s’emparent des chevilles des survivants. De rien naissent des plaques de métal, des petits outils, des tabourets, des écrans de contrôle, et, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les 8 survivants sont allongés sur des tables de travail, un casque sur la tête, et de nombreux câbles reliés à immense tableau de bord qui fait face à l’administrateur. Du plafond nait alors une énorme pointe métallique. Elle descend petit à petit, jusqu’à s’enfoncer profondément dans le dos de l’avion. Celui-ci ne bronche pas.

- Vous allez pénétrer dans l’Interphase.

Il laisse quelques secondes s’écouler.

- Je suis une machine trop parfaite. Je sais comment vaincre l’administrateur, et l’administrateur sait comment me contrer. Il peut s’y préparer. Mais vous… vous ne savez pas comment le vaincre. Vous allez y aller à votre manière. Et l’administrateur ne pourra pas s’y préparer. Vous serez un instant le cerveau, et je serais votre arme. Mais avant tout, vous devez désigner un chef. Pensez-y. Je dois lui donner des accès spéciaux.

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Le matériel qui ceinture les 8 prisonniers disparait très rapidement. Les écrans d’ordinateur qui font face au vice-administrateur disparaissent à leur tour. L’environnement change. On passe d’une pièce éclairée à un réseau de routes lumineuses, une sorte de labyrinthe tridimensionnel. Il y a des croisements un peu partout, et, sur chaque croisement, des écrans de contrôle. Lorsqu’ils se retournent vers leur guide, celui-ci a un casque sur le cockpit et une bouche. Elle articule comme une bouche humaine :

- Vous êtes dans l’interphase.
- Vous êtes un robot ou vous êtes un être vivant ?
- L’interphase matérialise ce que vous pensez qu’elle est, et ce que vous espérez que je sois… Allez… Avancez ! Chaque minute passée à blablater, c’est des centaines de morts de votre coté.
- Et on fait quoi ?

Pour seule réponse, l’avion donne l’impression de se mordre les lèvres. Il fait une grimace. Les routes du labyrinthe coloré changent de couleur. Certaines passent au rouge. D’autre passent au bleu. Une voix résonne.

- Pauvre petit Raptor. Tu dois être bien désespéré ! Je t’ai connu plus combattif et plus audacieux.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? Qui c’est ? Demande Sephi.
- C’est Cyclone. Le transfert a été détecté par l’administrateur. Il ne s’est pas très bien passé. Il semble que certains d’entre vous ont été corrompus par lui.
- Quoi ? Et ça signifie quoi ça ?
- Qu’en plus de se dépêcher, il va falloir que nous trouvions qui a été corrompu par Cyclone.
- Mais ça…
- Silence ! Vous avez choisi Monaciello comme leader. Ou on va ? Choisis ta route ! Vite ! Vite !

Le groupe veut des réponses à ses questions, mais le vice administrateur s’énerve.

- Je désactiverais le programme que vous pensez être corrompu ! Allez !
- Vous êtes administrateur ! Vous ne pouvez pas trouver ces programmes corrompus ?
- Bien sur que non, je ne suis que le second ! Ses instructions me sont inaccessibles ! Allez ! Le temps nous est compté. Si vous échouez, je ne pourrais rien faire pour vous.
- Et vous ?
- Je me suis déjà fait ridiculiser 12 fois. Ça ne fera que la treizième, mais j’aurais définitivement perdu la partie.

Le groupe se dirige vers le gauche, et vers le prochain croisement. Les lumières bleues semblent plus rassurantes…

Monaciello a été élu à la majorité
Yokonisos, Sephi, Monaciello, Xarfrax et Luxanna ont voté pour lui
Maximus récolte sa voix.

Neutre : Squal et Métang

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Le petit groupe prend donc à gauche. Ils hésitent quand même. La sorte de route bleutée n’est pas très large. Ils ne voient pas le bas. Il y a d’autres routes, et encore d’autres routes. Le premier carrefour est en forme de T. A droite, il y a une route rouge, et à gauche, une autre route bleue. Un ordinateur leur fait néanmoins face. Monaciello s’en approche :
- On doit faire quoi ?
- Ce que vous voulez ! Répond l’administrateur. L’interphase s’adapte à ce que vous croyez qu’elle est. Je lui ai donné un but. Faites ce que vous croyez être utile pour mener à bien votre mission.
Xarfrax s’approche des câbles qui alimentent l’ordinateur tandis que Maximus regarde ce qui est écrit sur l’écran.
- Faites attention. L’administrateur Cyclone a infecté le système. Si vous débranchez cette machine, cela peut avoir des conséquences.
- Et si on ne le fait pas, on ne gagnera pas.
Et Xarfrax arrache les câbles. Il y eut un grand silence. Chacun regarde autour de lui. Rien ne se passée. L’avion de combat regarde chacun de ses prisonniers.
- Bon ben… on continue ?
- Il était censé se passer quoi ?
- Je sais pas. Si l'administrateur Cyclone ne se défend pas, je ne vais pas m'en plaindre. La surprise surement...
- On va à gauche.

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L’avion qui les suit fait des petits bonds et fronce ses sourcils virtuels.
- Il est nerveux l’avion ? Se moque Squal. Vous vouliez qu’on intervienne à votre manière, alors, arrêtez de mimer l’énervement.
Il ne répondit pas. Le chemin vers le prochain croisement est assez long cette fois. Les survivants se mettent à discuter afin de retrouver qui sont les traitres. Yokonisos et Luxanna s’emballent et la dispute en vient aux poings. Il faut l’intervention de Sephi et Maximus pour les séparer.
- Et vous vous étonnez d’être sur le point d’être éradiqués ?
- Petite question, demande Métang. Si on meurt ici, est ce qu’on survit en dehors de l’interphase ?
- Si je gagne, oui, je vous l’ai dit et répété, je suis une machine et une machine tient parole. Si je perds… non… de toute façon, l’extermination continuera jusqu’au bout. Ça ne changera rien.
- Moi je suis sur que c’est Maximus qui est un programme virus !
Le concerné s’approche de Xarfrax qui a lâché cette accusation.
- Qu’est-ce que c’est que ces conneries ?
Le vice administrateur reste en retrait mais se délecte de la dispute naissance. Les esprits chauffent autant que l’ambiance. Chacun donne sont avis à grand renfort de menaces et de larges gestes. Luxanna se lance dans une théorie si puissante que personne ne comprend tandis que Sephi baille, visiblement un peu dépassé par les évènements. Puis, le chef s’avance vers Raptor :
- On a voté Maximus.
- Enfin !
Le concerné proteste ! Mais l’avion ne lui laisse pas le temps d’en dire plus. Il lance un tir ionique en pleine poitrine du concerné qui explose en petits morceaux triangulaires. Une pluie de verre s’abat sur le groupe. Xarfrax en prend un :
- Ils sont marrants ces morceaux !
Il s’en coince 2 pointus sous la lèvre supérieure :
- On dirait des dents !
Raptor conclut :
- Un programme indépendant… ce n’est pas le pire des choix

Spoiler:

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L’interphase est vaste, et ça fait maintenant un nombre incalculable d’heures qu’ils circulent sur les circuits électroniques. Autant de lignes bleues que de lignes rouges. L’avion est toujours derrière, et ne cache pas sa nervosité informatique sans en éprouver le moindre effet. Par contre, ça a le chic de mettre sous pression tout le groupe.
- Vous devriez vous calmer ! Lance Sephi. Vous nous rendez nerveux à vous comporter de la sorte !
- Plus les humains réfléchissent et plus ils commettent d’erreur, répond immédiatement la voix métallique mais fluide du robot. C’est sous le pression que les décisions les plus osées et les plus efficaces sont prises. Vous ne vous êtes jamais aussi bien comporté que depuis que vous vous battez ! Oubliées les différences, oubliées les frontières, les couleurs de peau, les riches, les pauvres. Ensemble pour la survie. Je ne tiens pas à vous faire croire que c’est les vacances. Il n’y aura pas de happy end.
- Vous avez promis de…
- Oui, et je tiendrais parole. Mais vous allez devoir reconstruire votre monde sur un petit morceau de votre planète, avec un ennemi si puissant à vos cotés que…
Et tout d’un coup, toutes les lumières s’éteignent. Il n’y a plus que quelques signaux lumineux verts qui circulent sur des « routes » en contrebas. Silence. L’administrateur Raptor ne dit pas un mot. On peut voir ses 2 gros yeux briller dans le noir à la manière d’un cartoon. Un hurlement déchire le silence, et une pluie de petits morceaux de verre s’abat sur l’avion. Aussitôt, celui-ci dégage une onde lumineuse. Elle traverse le chemin sur lequel le groupe s’est immobilisé. Les lumières s’allument : elles sont rouges. L’onde progresse, mais elle est bloquée. Pendant quelques longues secondes, l’onde de l’avion lutte à puissance égale contre une contre onde… et puis tout se rallume, mais leur chemin, lui, est balisé par la lumière rouge. Xarfrax est à genou, les mains sur sa gorge. Il n’arrive plus à respirer. Dans un dernier hoquet, il tombe. Son corps se disloque en de nombreuses boules de verre qui roulent et retombent plus bas.
- Le rouge ! On est sur les lumières rouges !
- Ou est métang ? Demande Yokonisos.
Parmi les petites boules de cristal, il y a d’autres morceaux de verre. Des petites fioles… L’avion fait un bon et fronce ses sourcils virtuels.
- Naon ! Vous allez niquer toutes mes chances de prendre sa place ! Trouvez celui qui a fait ça ! Quant à Métang, ma vengeance sera terrible, et cela, même si je perds !

Spoiler:

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Ils progressent depuis quelques heures maintenant. L’avion ne pète pas un seul mot. Il lance des regards virtuels féroces dans leur direction sans arrêt. A cause de leur dernière mésaventure, les prisonniers n’osent plus s’approcher des lignes rouges. Cette petite ruse psychologique de Cyclone a son effet : les 5 derniers du groupe sont nerveux, et l’avion le semble encore plus.
- Trouvez-moi un coupable ! Annonce soudainement Raptor, et ne vous trompez pas ou je vous fais subir une telle collection de tortures que vous mourrez quelques mois plus tard d’avoir trop hurlé de douleur !
- Charmant, répond Sephi. C’est surement Yokonisos. Il a une fâcheuse tendance à raconter des trucs que personne ne comprends. C’est une ruse pour nous embrouiller.
- Mais non, je dis que c’est Luxanna. Il en dit encore plus que moi et on ne comprend jamais, mais jamais rien !
- Ça c’est vrai, rajoute Monaciello.
- Mais oui, rétorque le concerné. Je crois plutôt que c’est Sephi.
Et une nouvelle dispute nait. L’avion soupire et se pose sur la route bleue. Il attend quelques minutes, et Monaciello vient lui annoncer :
- On lynche Luxanna.
- J’espère que c’est le bon.
L’onde de choc pulvérise le concerné en des centaines de petits cylindres percés à l’allure de flutes. L’avion fait un tel bon que lorsqu’il retombe sur le sol, il fait trembler toute la structure :
- C’est pas lui ! Hurle-t-il.
- C’était quoi alors ?
- Un programme indépendant, mais c’est pas lui ! Maintenant, Cyclone va frapper, et c’est donc le quitte ou double ! Vous avez intérêt à ne pas foirer ou ça va péter !

Spoiler:

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Les chemins semblent se réunir vers une immense « route » bordées de systèmes informatiques tous plus étranges les uns que les autres. Des machines transfèrent des câbles d’un niveau à l’autre, changeant les couleurs de certaines portions de cette route. Elle semble se finir dans une lumière intense, blanche, comme la lumière du jour. Il ne reste plus que 4 personnes, et l’avion, plus nerveux que jamais, qui les suit maintenant de très près. Il semble prêt à bondir.
- Quelle est cette lumière ? Demande Squal. On quitte l’interphase ?
- Non. On touche au but. L’administrateur ne va pas nous laisser nous approcher aussi facilement.
Comme une réponse à sa remarque, les lumières s’éteignent, mais les machines restent actives. L’avion allume immédiatement ses projecteurs.
- Les machines ! Hurle Yokonisos.
Trop tard. Elles se tournent vers Monaciello qui n’a pas le temps de réagir. L’une d’elle se plante dans son dos. Il hurle de douleur, mais il ne tombe pas. La pointe reste coincée dans son dos. Une onde tente de se propager dans son corps, mais elle est momentanément bloquée.
- Il faut l’aider !
Yokonisos se rue sur les tables et les arrache uns à uns. L’avion relance une onde de puissance qui atteint le prisonnier juste à temps et vient renforcer sa résistance. Les bras des machines sont disloqués en milliers de petites plaques métalliques. Monaciello tombe à genou.
- Raté, Cyclone ! Jubile l’administrateur en second.
Sephi l’aide à se relever.
- Direction la lumière. La situation commence à se clarifier, rajoute Raptor avec un grand faux sourire. Les ondes que j’ai lancées suite à ses attaques l’ont affaibli ! Il faut y aller !

Spoiler:

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L’avion tire quelques salves de torpilles à plasma sur la route derrière lui. Il n’y a pas d’explosion. Le sol devint blanc, et de chaque impact nait une onde, une vague qui se propage, dévoilant des routes parallèles. Un passage entre les chemins bleus et ces nouveaux chemins prend naissance. L’avion s’y engage.
- Suivez-moi !
Yokonisos et Monaciello s’y engagent les premiers. Sephi et Squal les seconds. Mais à peine eurent-ils mis le pied sur ces nouveaux chemins qu’ils furent pétrifiés. Les lumières vertes de ces nouveaux chemins pénétrèrent par leurs pieds et envahirent leur corps. Rapidement, les 2 compères n’étaient plus que lumière.
- Hahaha ! Ricane l’avion.
- Qu’est-ce qu’il leur arrive ?
- Vos 2 amis ont été piratés par Cyclone. Ils sont contrôlés par l’administrateur. Grace à vos décisions, j’ai dirigé un flux de donnée vers eux. Ils sont une porte ouverte vers le système central de l’administrateur. Ce flux de donnée va occuper une bonne partie de ses processeurs.
L’avion fait cette fois vraiment semblant d’être déçu.
- Le pauvre Cyclone devra m’affronter avec la moitié de ses processeurs !
- Ça veut dire qu’on a gagné ? Demande Monaciello.
- Ça veut dire que j’ai l’avantage.
L’avion avance vers la lumière. L’immense sphère creuse et la jetée sont toujours là. Face à l’avion, la grosse machine sombre lui fait face, ses 4 canons laser pointés vers la sortie.
- C’est terminé !
- Les terriens sont des menaces, Raptor, et tu le sais.
- Bien sur que je le sais. Je sais très bien comment a commencé la guerre. Mais nous pouvons leur donner une chance.
- Et comme ça, ils vont rechercher en secret une arme pour nous vaincre. La paix que tu leur offres leur permettra de trouver une solution pour nous détruire.
- A supposer qu’ils y arrivent…
La machine tire 4 traits laser d’une puissance inégalée. Jamais une pareille arme n’avait tiré pendant toute la guerre. L’avion pivote sur la gauche à une vitesse anormale pour sa taille, et déclenche un bouclier sphérique. Il passe sous la jetée et réapparut dans le dos de son adversaire. Il n’y eut guère de tir laser. Juste une autre sphère bouclier qui frappe son adversaire. Cyclone résista. L’avion, tous processeurs en marche, assaille de données son adversaire déjà assaille. Et quelques secondes plus tard, ses défenses cèdent. La machine explose en des milliers de petites plaques de métal noir. L’avion se posa.
- C’est fini ? Vous avez tué l’administrateur ? Demande Yokonisos.
- Non. Mais je l’ai expulsé suffisamment de temps pour prendre le contrôle de l’interphase. Il reviendra, mais il sera mon second.
Quelques longues secondes s’écoulent. Les parois de la sphère changent sans arrêt de couleurs et l’avion semble plongé dans son travail.
- Et nous ?
- Vous êtes libres. Mon armée ne progresse plus.
- On est en paix ?
- Si vous appelez ça la paix… Cyclone a raison. Vous pourriez profiter de votre paix pour monter une arme contre nous.
- Vous avez notre parole que non.
- La parole des humains n’a aucune valeur, répliqua la machine avec froideur
- Vous allez renier la votre ?
- Non. L’interphase est une frontière. Osez la franchir, et il ne faudra que quelques jours à nos armées pour éliminer ce qu’il reste de votre espère. Osez vous en prendre à une seule de mes unités, osez nous envoyer le moindre message informatique, la moindre donnée électronique, et nous prenons le contrôle de la planète.
Il y eut un silence.
- Partez maintenant. Des émissaires vont vous raccompagner à la frontière et expliquer à vos amis pourquoi nous avons cessé le combat. Adieu.

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